Les idées reçues sur le Chamanisme

Ces derniers temps, le chamanisme est à la mode, on trouve de nombreux stages et de livres sur ce sujet. C’est vraiment une bonne chose car le chamanisme est multiple, il existe autant de chamanismes que de peuples, voir d’individus ! Cependant, malgré toutes les informations qui circulent sur le chamanisme, certaines idées reçues sont tenaces…pire elles donnent lieu à un dogmatisme sclérosant, tout l’inverse de cette belle pratique spirituelle !

1) Il faut prendre des Plantes

 

C’est l’idée reçue la plus fréquente que je rencontre : le chamanisme c’est prendre des plantes hallucinogènes. Et bien, ce n’est pas vrai. Pour pratiquer le chamanisme vous n’êtes pas obligé.es de consommer des plantes hallucinogènes. On retrouve cette pratique dans des tas de tribus et traditions chamaniques, mais il en existe d’autres !

La prise de plante hallucinogène permet au chaman et à ceux qui en prennent de rentrer dans un état de conscience modifiée / élargie. Dans cet état leurs perceptions sont augmentées, et ils peuvent communiquer avec des forces alliées : esprits de plantes, d’animaux etc.

Cependant, il existe énormément d’autres pratiques chamaniques (voici un article où je parles de différentes pratiques chamaniques à faire chez soi : pratiques de reliance), où il n’y a pas besoin de consommer de plantes. Cet état de conscience élargie peut s’obtenir par exemple avec le rythme répété d’un tambour ! En effet, lorsqu’un praticien en chamanisme accompagne un groupe ou une personne en jouant du tambour, il permet à l’autre d’accéder à un état de conscience modifiée. La personne peut alors percevoir son animal totem, l’esprit d’un arbre ou d’un lieu etc… On appelle cela le voyage chamanique au son du tambour. C’est une technique sans danger quand elle est accompagnée correctement, et il n’y a pas d’impacts négatifs sur le corps physique.

Mais le chamanisme n’est pas uniquement basé sur l’état de conscience élargie. Des pratiques comme la danse, le chant, faire un autel, créer un mandala en nature, réaliser un élixir, bruler des plantes… sont des pratiques chamaniques !

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2) Il faut être avec des amérindiens ou en Amérique du sud

Ces derniers temps, je remarque que beaucoup de personnes associent le chamanisme aux amérindiens et à l’Amérique du sud. Certains affirment même que si l’on n’est pas amérindiens ou si l’on a pas été initié par un chaman du continent américain, on ne peut pas pratiquer le chamanisme…

Cependant, quand on s’intéresse à l’origine du mot chamanisme…la vérité est tout autre. Le mot « Chamanisme » est un mot qui a été créé par…les anthropologues, pour désigner toutes les pratiques de reliance à la Nature qui utilisent des rituels, le chant, la danse, l’utilisation de plante et un état de conscience élargie.

En fait, le mot « Chamanisme » est issu du mot « Chaman », mot qui nous vient des Tungus, une tribu de Sibérie. Donc, non seulement le chamanisme n’est pas associé au continent amérindien, mais ce mot est une création moderne des anthropologues, en utilisant un mot de…Sibérie !

De plus, pour les anthropologues, le chamanisme et le chaman sont des mots qui s’appliquent à toutes les pratiques réalisées sur le globe terrestre. Le chamanisme n’est pas rattaché à un continent, un tribu ou un pays. C’est un ensemble de pratiques que l’on retrouve partout…comme un patrimoine de l’humanité.

3) Il faut être un élu.e / être « appelé.e » / avoir des talents / être un chaman

La pratique du chamanisme n’est pas réservée à une élite. Pratiquer le chamanisme c’est apprendre à se reconnecter à la Nature de manière spirituelle et énergétique. C’est réaliser des rituels, des chants et des danses. C’est apprendre à rencontrer en contact avec les champs de conscience et d’énergie des plantes et des animaux. C’est donc des pratiques que tout le monde peut faire.

Bien entendu, le chamanisme repose sur certaines « qualités » : avoir de l’intuition, apprécier la beauté et la symbolique, connaître des rituels, s’autoriser à agir « sans comprendre », savoir pratiquer le voyage chamanique etc.

Mais ces qualités…peuvent s’apprendre ou plutôt se ré-apprendre. Je pars du principe que à la naissance et durant l’enfance, notre lien à la Nature et nos capacités magiques sont à 100%. Cependant avec l’éducation, la société, les traumatismes on se coupe de ses mondes subtils. La pratique du chamanisme permet justement de retisser ce lien vers la Nature, vers notre intuition, vers notre magie et notre puissance. 

Le chaman utilise les pratiques chamaniques pour aider sa tribu. C’est donc un contexte très particulier. Il aide pour trouver des proies lors de la chasse, pour trouver des plantes ou de la nourriture, il est également guérisseur et guerrier-stratège. C’est donc une de manière de pratiquer le chamanisme, mais il n’est pas le seul à pouvoir le faire !

On peut pratiquer le chamanisme pour soi : pour en apprendre plus sur son inconscient, pour gagner en puissance, pour résoudre une problématique, pour reconnecter sa créativité, pour se relier à la beauté du monde, pour dépasser un blocage, pour célébrer une victoire ou pour guérir d’un deuil etc…

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4) Un soin chamanique c’est dégager des entités

 Il est vrai que dans certaines tribus, le chamanisme est utilisé dans les cas de possessions ou de mal-être du à des « entités », le chaman peut alors extraire l’entité par ce que l’on appel un dégagement. Il peut par exemple réaliser une extraction de l’entité en « aspirant » cette dernière dans des cristaux. Il peut aussi faire appel à son animal totem etc…

 Cependant, le chamanisme ne se limite pas qu’à cela. C’est une puissante pratique de guérison sur différents plans. On parle alors d’accompagnement chamanique ou de thérapie chamanique.

L’idée est d’utiliser des techniques issues du chamanisme pour accompagner l’autre dans des problématiques. La technique la plus utilisée est le voyage chamanique. Quand un praticien en chamanisme se met en état de conscience élargie, il peut « scanner » toutes les dimensions de la personne. Il voit ainsi quels sont les blocages : est-ce que c’est une problématique émotionnelle ? Est-ce que il y a un schéma transgénérationnel ? Est-ce que on a un traumatisme ? Une fois ce « diagnostique » réalisé, il va pouvoir appeler un esprit allié : une plante, un animal, un élément etc… pour venir guérir au niveau des différents corps énergétiques et le corps physique. La thérapie chamanique peut donc être au niveau énergétique, mais il peut y avoir de l’échange pour parler d’un traumatisme. Le Praticien peut aussi apposer des pierres, réaliser une fumigation ou donner des exercices-rituels à réaliser inspirés par l’esprit allié qui est venu pendant la séance.

On est donc très loin du dégagement d’entité, qui existe aussi. Le chamanisme permet alors de recevoir un soin énergétique ou de faire une séance de développement personnel. La différence c’est que le soin n’est pas réalisé selon un protocole ou un livre humain, c’est l’esprit de la Nature qui donne les conseils et qui agît ! Le praticien ne fait que « regarder ». De plus, le « soin » n’est qu’une rencontre, il est très important que la personne accompagnée pratique par elle-même par la suite les rituels, pour tisser des liens avec son allié de puissance.

5) Il faut être en pleine nature / il faut souffrir et être dans l’inconfort / il faut être en groupe 

Une chose est sure : dans notre société moderne nous sommes très déconnectés de la Nature et nous avons parfois un confort très superficiel !
Il est donc important de pouvoir, de temps en temps aller se poser en Nature, se balader etc. Et il est également intéressant de savoir s’adapter, sortir de sa zone de confort et apprendre à vivre parfois dans des conditions plus « difficiles » que dans notre quotidien.

Cependant…pour pratiquer le chamanisme il n’est pas obligatoire de se retrouver en pleine nature, dans un groupe et de « galérer » à fond. Ce n’est pas cela qui va rendre votre pratique chamanique plus efficace !

 Le chamanisme est avant tout un voyage intérieur, les difficultés rencontrées sont en vous. Rien ne vous oblige à en rajouter des couches en vous imposant des choses dures et douloureuses au niveau physique. Ce n’est pas quelque chose d’adapter à notre société et à notre psyché.

 En ce qui concerne la Nature, tout d’abord, cette dernière est partout : en ville on trouve des arbres, il y a des plantes qui poussent même à travers le béton etc. On peut donc se relier à la Nature où l’on veut et quand on veut ! Deuxièmement, dans le chamanisme c’est aux esprits de la Nature que se connecte ; ces derniers sont des énergies, des champs de conscience, ils ne sont pas localisés à un endroit précis ! Et troisièmement, le chamanisme permet de faire du bien « autour de soi » ; il est avéré que les personnes vivant en ville ont souvent du mal être, pratiquer le chamanisme dans les villes, permet aux énergies de la Nature d’être canalisées à ces endroits…et donc de faire du bien aux gens qui y vivent ! Le chamanisme peut donc se faire partout.

 En ce qui concerne la pratique en groupe, elle est effectivement importante et très puissante mais là encore, ce n’est pas obligatoire. On peut pratiquer le voyage chamanique seul.e, après avoir été initié.e par exemple. Quand on réalise un autel chamanique, on peut très bien faire son rituel en solitaire, on peut aussi se mettre en lien avec un arbre sans avoir besoin d’un groupe. Il y a plein de pratiques chamaniques que l’on peut faire seul.e !

L’essentiel c’est de s’autoriser à échanger avec d’autres pour avoir un regard extérieur, et partager les différentes expériences. Même si l’on peut pratiquer seul, l’apprentissage est un processus qui nécessiter des interactions et des échanges.